L’impact de la vie nomade sur le développement social d’Elena

Je ne sais pas si c’est pareil pour toutes les familles ou si c’est parce que je suis maman solo, mais depuis la naissance d’Elena, j’ai toujours eu beaucoup de pression de l’extérieur par rapport au fait que ma fille devait absolument être sociable. Presque plus que les autres enfants qui grandissent dans des familles « classique » avec un papa et une maman… Peut-être que, parce que je suis son seul parent, il fallait veiller à ce qu’elle ne développe pas une relation trop fusionnelle avec sa mère, au point de rejeter tout contact avec le monde extérieur ? Franchement, je caricature à peine…

Ce n’est pas parce qu’on élève son bébé en privilégiant le maternage proximal, et ce n’est pas parce qu’on choisit l’instruction en famille ensuite (à cause d’une phobie scolaire), qu’on va enfermer son enfant et l’empêcher de socialiser. En fait, c’est tout le contraire. La liberté ne peut s’apprivoiser sereinement que dans un cadre sécurisant.

Avant la vie nomade

Avant de commencer notre vie nomade, Elena était une enfant plutôt timide qui avait du mal à aller vers les autres lorsqu’elle ne les connaissait pas. Par exemple, quand nous allions au parc, elle jouait souvent seule parce qu’elle ne savait pas comment créer du lien avec les autres enfants. Je devais alors l’accompagner, lui dire comment entrer en contact, et parfois même intervenir pour amorcer les interactions.

Cette difficulté à se socialiser ne venait pas de notre style de vie ou de l’IEF, car Elena avait été pendant un an chez un assistant maternel avec qui cela se passait très bien, puis un an et demi d’école avant le Covid, mais plutôt d’une réserve naturelle qu’elle a toujours eue. Alors on a pris le temps d’apprendre, en douceur, puisque cela la faisait souffrir de ne pas réussir à jouer avec les autres lors de nos sorties au parc. Il est difficile pour les enfants neuroatypiques de comprendre toutes les habiletés sociales. Je lui ai alors dit qu’elle pouvait commencer par se présenter : “Coucou, je m’appelle Elena, et toi ? Tu joues à quoi ? Je peux jouer avec toi ?” 

Cependant, malgré nos efforts, il restait difficile pour elle de se sentir à l’aise avec les inconnu·es. Cela a commencé à devenir plus facile lorsque j’ai déscolarisé Elena pour faire l’IEF, et tout est allé beaucoup mieux avec la vie nomade. 

Son évolution grâce à la vie nomade

Lorsque nous avons commencé à vivre de manière nomade, j’ai remarqué une transformation rapide chez Elena. Lorsque ce n’était alors qu’un projet, nous parlions déjà du fait qu’elle allait pouvoir avoir des ami·es dans toute la France et ça la rendait très enthousiaste. Et effectivement, dès les premières rencontres, Elena s’est métamorphosée !

Finalement, la nécessité de s’adapter rapidement à de nouveaux environnements a stimulé sa capacité à s’ouvrir et à interagir avec les autres. Petit à petit, elle a commencé à prendre des initiatives, à aller vers les autres sans me demander de l’aide. Je l’ai vue proposer des jeux, engager des conversations et même former des amitiés durables malgré les distances. 

Une raison à cela : un cadre sécurisant

Cette transformation n’aurait pas été possible sans un cadre sécurisant. Dès le début, il était évident que je devais d’autant plus lui offrir une stabilité émotionnelle, de l’écoute, du soutien, de l’empathie, et un amour inconditionnel pour lui permettre d’évoluer en se sentant en sécurité alors même que nous changions régulièrement d’environnement. 

En fin de compte, la vie nomade a eu un impact profondément positif sur notre relation parent / enfant mais également sur le développement social d’Elena. Elle est passée d’une petite fille timide à une jeune personne ouverte, curieuse et confiante dans ses interactions sociales. Bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à apprendre car en tant qu’enfant neuroatypique, il faut continuellement s’adapter et comprendre ce qui est socialement acceptable ou pas. C’est un vrai travail d’équilibriste ! 

Contrairement aux préjugés, et bien que j’aie pu faire des choix qui n’étaient pas compris par mon entourage, concernant l’éducation, l’IEF, etc. je ne peux que constater aujourd’hui que j’ai eu raison de l’écouter, de nous écouter. Car j’ai en face de moi une enfant pleine de vie, épanouie et qui gagne confiance en elle progressivement. 

Julie

2 commentaires

  • Sophie Puig

    Julie, tu as offert à ton enfant un goût de la découverte qui n’a pas de prix.
    Elle s’est enrichie culturellement de façon très épanouissante.
    Si un jour ton travaille vous permet de le faire à l’international ce sera un plus.
    La découverte chaque grandes vacances d’autres niveaux de vie, de s’alimenter, de se loger, de s’instruire dans des pays sous développés puis sur développés à permis à ma fille de s’épanouir tout autant.
    Tu peux être fière de ce que tu as accompli.
    Heureuse de voir que cela vous apporte ce bonheur mérité.

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